Eva Perón
de Copi
La pièce
_ Evita: « Ça se soigne pas avec une aspirine, un cancer ! Je vais crever, moi! »
_ La mère: « Ne recommence pas avec ton histoire de cancer. »
Dans le palais des Perón, Evita, icône vénérée du peuple argentin, vit ses derniers jours. Elle y a enfermé ses proches pour qu’ils restent auprès d’elle jusqu’à ce que sa mort les délivre.
Véritable emblème, ancienne star de la télévision nationale, son mariage avec le dictateur a fait d’elle un trait d’union entre les classes ouvrières (d’où elle vient) et le régime dictatorial corrompu, de mèche avec les plus grands criminels de guerre internationaux.
Ce huis clos jubilatoire et effroyable dresse un portrait au vitriol de la femme du dictateur argentin des années quarante. « Eva Perón » est du théâtre à l’état pur, dans ce qu’il propose de jeu et de théâtralité. Où sont le vrai et le faux, la vérité et le mensonge, le réel et l’imaginaire ? Nous sommes dans l’univers du jeu qui est un trompe-la-mort.
L’œuvre de Copi, c’est avant tout, rire à pleines dents du pouvoir, de la célébrité, de l’identité, de la filiation, de l’amour, de l’individualisme, de l’argent et de la mort.
L’auteur
Copi n’avait que 6 ans lorsque la dictature péroniste vilipende le journal radical de son père et oblige sa famille à fuir vers Paris.
Arrivé à Paris en 1962, Raul Damonte exerce ses talents de dessinateur humoristique dans les colonnes du Nouvel Observateur sous la signature de Copi. Parallèlement à cette activité, il commence à écrire des pièces pour le théâtre. Ce sont notamment Sainte Geneviève dans sa baignoire et La Journée d’une rêveuse, toutes les deux mises en scène par son ami, exilé argentin comme lui, Jorge Lavelli
Dès ses premiers textes, Copi témoigne d’une très grande liberté de ton et d’une agilité verbale à toute épreuve. A l’occasion, il n’hésite pas avec son allure frêle à monter sur scène pour jouer lui-même l’un des personnages marginaux qui peuplent son théâtre. En 1969, il écrit l’une de ses œuvres les plus marquantes qu’il intitule avec un certain goût pour la provocation Eva Peron.
Certes, l’épouse du général Peron est bien présente dans le texte. Mais Copi se défend d’avoir fait une pièce sur elle. » Le fait que le personnage de cette pièce soit Eva Peron, ça n’a pas plus d’importance que le costume, c’est un élément théâtral en plus « , insiste-t-il. Tout comme il se défend d’avoir écrit contre le péronisme.
Mais au moment de la création de la pièce, au printemps 1970, au théâtre de L’Epée de bois à Paris, certains de l’entendent pas ainsi. Avant même que les premières représentations ne débutent, Copi et Alfredo Arias, son complice dans cette aventure, reçoivent de nombreuses lettres de menaces. Un soir, lors du spectacle, un commando péroniste investit la petite salle. Armés de barres de fer, ses membres saccagent le décor et y mettent le feu.
Il s’illustre par son engagement aux côtés du Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire (FAHR) qui traduit un rapprochement entre l’extrême gauche mao et les homosexuels. Compagnon de la figure de proue du mouvement gay, Guy Hocquenghem, il suit ce dernier à Libération où, avec Jean-Luc Henning, Christian Hennion ou le transsexuel Hélène Hazera, ils forment à partir de 1973 un petit groupes d’homosexuels au sein de la rédaction. Auteur de nombreuses pièces dans la deuxième moitié des années 1970 et la première partie des années 1980, il meurt des suites du SIDA le 14 décembre 1987, alors qu’il était en pleine répétition d’Une Visite inopportune, dont le personnage principal est un malade du sida qui se meurt dans un hôpital.
La distribution
Mise en scène : Stéphanie Dussine
Dramaturgie : Benjamin Tanguy
Comédiens : Francis Audijer, Antoine de Giuli, Anne Laure Denoyel, Florent Robin et Sébastien Ventura
Couturiers : Rémi Wagner et Catherine Tousverts
Maquillage : Juliette Roux
Créations métalliques : Henri Holmière
Montage vidéo : Emmanuel André
Tous nos remerciements à : Sébastien Jardini, Renaud et Concepcion Dussine, Ghislain Gabalda, Thierry Avrain, Sandra Bourdonnec, Sabine Couët, Estelle et Gérald Chabrier, Fabien et Caroline Gravil, Olivier Saint-maxent, Claude et Arlette Teissier, Florent Audoye, Mathieu Flaire, Hélène Gardere, Bernard et Josette Tripé, Laurent Jamot, Sebastien Fevrier, Myriam poupeaupegon, Fabien et Véronique Maldi, Laura Menard, Franck et Lynda Bouet, Fabrice Ventura, Martine Robin, Yann Lecamus, Romain Vinet et Nadia Pezet, Valérie Chabrier, Raymond Ventura, Coralie Monroux, Robert et Bernadette Couffignal,Vincent Caironi et Séverine Pasquinet, Rémy Lubat, Aimé et Isabelle Bouet, Hélène Faucanié, Berengère Dussine, Agnes Perreaz, Mireille et Albert Audigier, Nelly Audigier, R. Denoyel, Geneviève Denoyel, Claude Bourret, Anne Monnier, Alexia Vidal, Jeanine Chabrier, Jean Paul Robin, Dany Saunier, Arlette et Jacques Sautel, Christiane et Alain Faydi, Lucie Robin, Julien et Nathalie Garçon, Axelle Fanciola, Charline Wohrel, Yohan cabrol, Clelia Plan, Maxime Descournut, Yoann Galiotto et Loïc Hermelin, Leslie Dussine, Olivier Leruste, Anne-Claire Beard, Eva Papastratides, Valérie Ventura, Catherine Carnot, Christine Audigier et Bruno Lapart, Guy Robin, Henri Pierre Laurent et Louise Watts.
Les photos